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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 15:27

"Vous êtes nombreuses à vous interroger sur une pathologie souvent méconnue parce que difficilement identifiable, celle du pervers narcissique. Ce grand manipulateur agit rarement sous le feu des projecteurs: il entretient plutôt un lien étroit et régulier avec sa victime.

Et l'expérience a montré que le pervers narcissique se conjuguait majoritairement au masculin, les
femmes étant plutôt de simples manipulatrices.

Véritable Dr Jekyll et Mr Hyde, séducteur et destructeur, le pervers narcissique avec sa double personnalité dissimule facilement son troublant comportement.

Parce qu'on peut toutes avoir affaire à un pervers narcissique, il est important d'en repérer les signes, pour éviter de tomber dans le piège. Dangereuse, la relation de domination entre un pervers narcissique et sa victime est source de souffrance et constitue un traumatisme difficile à surmonter.

Doué d’une grande intelligence et d’une imagination débordante, en fin psychologue, le pervers narcissique sait se faire apprécier.


Charmeur et agréable, il apparaît comme le gendre ou le patron idéal et dispose d'un arsenal de ruses et de tactiques pour dissimuler sa part d'ombre.


Caméléon, il joue sur les apparences, mais certains indices peuvent nous mettre la puce à l’oreille: la surestimation de soi, le sentiment d'être unique, le besoin d’être reconnu comme exceptionnel et la critique très mal vécue. Intelligent et doté d’une ambition démesurée, il occupe souvent un poste haut placé.


Dépourvu d’affects, il n’éprouve ni empathie ni remords, il ne respecte pas l’autre, le considérant comme un objet facilement manipulable. Fragile, il déverse sa douleur et ses failles sur l’autre pour pouvoir vivre.


Maître en manipulation, son comportement apparaît comme totalement paradoxal à sa victime. Charmant et ouvert en société, il se transformera en véritable bourreau, seul avec sa victime.

Ces déviances sont de plus en plus fréquentes, et semblent être les symptômes d’une époque contemporaine prônant l’individualisme et l’égocentrisme.


Les victimes du pervers narcissique ont en commun une grande fragilité.

Elles se caractérisent par deux types de fragilité: elles sont fragiles pour diverses raisons remontant notamment à l’enfance, elles souffrent d’une mauvaise estime d’elles-mêmes et éprouvent un grand manque d’affection; ou elles sont déstabilisées par un événement bien identifié tel un déménagement ou un nouveau job. Elles subissent alors une perte de repères qui les fragilise.

Le pervers narcissique agit à l’abri des regards, ce qui le distingue donc du manipulateur occasionnel, car il use de ses mécanismes pervers sur une longue durée.


Sa façon d'agir se définit en quatre étapes
.

Séduction : il se montre d’abord sous son meilleur jour. Charmeur, prévenant et très flatteur, on dit qu'il est le gendre ou le patron idéal.

Asservissement : parce qu’il a besoin de l’autre pour se valoriser et combler son vide intérieur omniprésent, il cherchera à asservir en créant un état de dépendance. Sa technique consiste à mimer les attitudes et paroles de "sa proie" pour lui donner l’illusion d’une entente parfaite et créer ainsi un lien de complicité. Puis il déstabilisera sa victime en alternant flatterie et humiliation.

Diviser pour mieux régner: en isolant sa victime de sa famille, de ses amis, de tout son entourage, la situation de dépendance en sera décuplée et son emprise confirmée.

Manipulation verbale : il séduit par les mots, asservira par son verbe, dominera par la parole. Il manie le langage avec brio et ingéniosité et usera de phrases assassines pour dévaloriser sa victime et ainsi gonfler son ego.

Pour pouvoir affronter un pervers narcissique, il faut impérativement avoir repris confiance en soi et se sentir forte.

Et pourtant, naturellement, on aurait plutôt tendance à vouloir lui rentrer dedans en lui démontrant ses dysfonctionnements et son comportement déviant.

Mais attention, n'oublions pas que cet individu souffre d’une grande fragilité et pourrait ne pas supporter d'être confronté à sa pathologie... et aller jusqu’au suicide. (-> Quelle bonne idée!)

On les appelle manipulateurs ou encore, pervers narcissiques. Ils peuvent être un conjoint, un proche, un patron, un(e) collègue, un(e) ami(e). Séduisants, sympathiques, parfois réservés, ils plaisent par leur côté charmeur et flatteur. Mais très vite, à leur contact, un malaise s’installe. Et leurs victimes entrent dans une spirale infernale de culpabilisation et de dévalorisation. Véritables dangers pour notre intégrité physique et mentale, les manipulateurs sont des personnalités narcissiques qui représentent, selon Isabelle Nazare-Aga, auteure des Manipulateurs sont parmi nous (éditions de l’Homme, 1997), 2 à 3% de la population. Nous sommes donc tous amenés à croiser un jour, si ce n’est pas déjà fait, une personne atteinte de cette pathologie. « Souvent, j’entends dire qu’après tout, nous sommes tous un peu manipulateurs. Non, de la même façon que l’on ne peut pas dire que nous sommes tous des menteurs ou des schizophrènes. Il y a une grande différence entre faire de la manipulation de temps en temps et être manipulateur. » La raison d’être de ces derniers ? « Se rendre valables en nous écrasant pour se sentir supérieurs. Ils sont comme des virus. Ils distillent le mal auprès de plusieurs victimes à la fois - leur époux(se), leurs enfants, le boulanger…- Vous n’êtes qu’un pion sur lequel ils s’appuient pour se valoriser ».

Le propre des manipulateurs? Ils ont plusieurs visages. Ils peuvent être extravertis, bons vivants, séducteurs, cultivés, altruistes, ou plus timides mais aussi autoritaires et tyranniques… Et passent d’une facette à l’autre en quelques secondes à peine. « Si vous les avez contrariés, ils peuvent par exemple passer en un instant d’une profonde tristesse à une fureur terrible. A côté de cela, ils ont évidemment des côtés positifs, ils peuvent être très drôles, très originaux… Mais c’est pour mieux vous manipuler. »

Mais difficile, le plus souvent, de reconnaître les personnalités hautement toxiques qui se cachent sous ces différents masques. Isabelle Nazare-Aga a ainsi déterminé trente caractéristiques qui le permettent – sachant qu’elle qualifie de manipulateur un individu qui agit au moins selon 14 critères de cette liste -. Parmi eux : culpabilisation, critique et dévalorisation des autres, report de sa responsabilité sur eux, communication floue, changement fréquent d’opinions, mensonges, jalousie…

Les manipulateurs ont-ils d’ailleurs conscience du mal qu’ils provoquent? « Non, répond Isabelle Nazare-Aga. Mais de l’influence qu’ils ont sur autrui, oui. » Pour Christel Petitcollin, cette pathologie s’explique par une « immaturité figée. » Selon elle, les pervers narcissiques seraient comme coincés dans l’enfance. « Ce sont des adultes qui ont les mêmes réactions qu’un enfant de 5 ans qui aime arracher les pattes des mouches sans réaliser que cela lui fait mal. Ils ne sont pas capables de voir la souffrance de l'autre. Ils ne le respectent pas et vont chercher à satisfaire leurs besoins à ses dépens ». Après plus de vingt ans passés à étudier la question, Isabelle Nazare-Aga est d’ailleurs formelle : « les manipulateurs n’aiment personne »

Mais naît-on ou devient-on manipulateur? Isabelle-Nazare Aga a pu observer des manifestations des trente caractéristiques qui lui permettent d’identifier un manipulateur chez de très jeunes enfants. « Mais il n’y a pas de profil. Il ne s’agit pas que d’enfants qui n’ont pas été aimés par leur père ou leur mère. Le plus souvent, j’observe plutôt des enfants rois, admirés, respectés et craints, car si jeunes manipulateurs. » A cet âge, il est encore possible de tenter de les changer. Après, il est trop tard, selon la thérapeute. Même son de cloche chez Christel Petitcollin. « Surtout, ils ne veulent pas changer. Ils sont persuadés qu’ils détiennent la vérité. Il n’y a jamais de remise en cause. Ils sont dans des mécanismes de déni effrayants. »

Face à eux, l’attitude recommandée est… la fuite. « Il faut savoir que dans le cas d’un couple par exemple, tout espoir de vie maritale heureuse et harmonieuse est vain, explique Isabelle Nazare-Aga. En règle générale, il vaut mieux éviter tout contact avec les manipulateurs. On y perd son énergie et son âme. » Autre solution, pour ceux qui sont forcés d’avoir affaire à eux : la contre-manipulation. « Il ne faut plus communiquer de manière normale. Employer des phrases courtes, floues, faire preuve de beaucoup d’humour et d’ironie. L’important, c’est de montrer à travers ses réponses que l’on n’est pas blessé émotionnellement. Mais cela ne marche pas au long cours. C’est de la survie, pour éviter les disputes permanentes. »

 

Pourquoi certains tombent-ils dans les filets de manipulateurs et pas d’autres ?

Isabelle Nazare-Aga : Nombreux sont ceux qui ne conçoivent pas que les manipulateurs puissent exister, qu’une mère veuille détruire psychiquement ses enfants, ou un conjoint, sa femme. Beaucoup de personnes ont du mal à accepter que la méchanceté puisse aller jusque-là. Il y a aussi ceux qui ignorent l’existence de ces personnalités. Et ensuite, des personnes qui manquent d’estime, d’affirmation d’elles-mêmes ou qui, en amour, sont en situation de dépendance affective. Ce sont des proies vulnérables."

 

 

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  • : Mon Fabuleux Destin
  • : Je me sens différente. Je sais, pourtant, que je suis aussi commune que n'importe qui, même dans mon unicité. Mais, comme tout le monde, je n'y peux rien, je me sens différente. Peut-être parce que je suis seule, sans enfant, sans même savoir si j'en voudrai un jour. Peut-être parce que je me demande si je pourrai, finalement, devenir une "fille faite pour la vie à deux"... Je me sens différente et parce que je me sens différente, ces derniers temps, je me sens aussi particulièrement seule...
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