Ce weekend, j'ai pensé revenir sur mon blog. Je me suis dit que ma vie ne s'arrêtait pas à un pervers narcissique qui certes est toujours sexy (j'imagine, puisque je ne l'ai pas revu depuis la rupture), mais qui par chance n'est plus mon voisin (même si je considère qu'à deux rues de chez moi, ce n'est pas assez loin. Mars, peut-être serait assez loin. Ou l'Enfer... Oui, l'Enfer serait une distance parfaite).
Non, ma vie ne s'arrête pas à lui, mais j'ai pourtant bien l'impression que mon coeur s'est arrêté de battre depuis deux mois. J'essaie d'attendre patiemment, sagement, que cette boule dans ma gorge se dilue, que l'oppression exercée sur mes poumons qui m'empêche de respirer normalement se relâche... Pourquoi la douleur ne s'en va-t-elle pas plus vite? Ma psy dit que je suis une impatiente. Elle dit aussi que c'est une bonne chose, ce qui m'est arrivé, que je vais en sortir grandie, que j'y trouverai des réponses à mes questions qui me permettront d'avancer plus sereinement dans ma prochaine relation.
Une prochaine relation... Oui, je voulais revenir écrire sur ce blog, car je voulais aussi recommencer à penser à des choses positives. En ce moment, j'ai des contacts avec quelqu'un. Un quelqu'un que j'ai "dégoté" sur Adopteunmec. Oui, j'ai changé d'adresse pour la chasse aux mâles. Je m'y étais inscrite pour passer le temps, complètement consciente que le champ de ruines que je suis devenue ne sera à nouveau capable de confiance et d'amour qu'après un fameux lavage de cerveau. Mais Rebond Guy (Oui, je sais, ce surnom est horrible. Mais que puis-je réellement espérer après une telle rupture?) est sorti du lot. Tant et si bien qu'on a fini par se rencontrer devant un verre. Physiquement, il est à l'opposé de tout ce qui a pu m'attirer jusqu'à présent. Et je n'ai pas eu le déclic, lors de cet unique et premier rendez-vous. Mais la raison pour laquelle je voulais me remettre à écrire, c'est parce que, ce weekend, j'ai rêvé de Rebond Guy à deux reprises. Des rêves érotiques, pour être précise. Et sans le vouloir, ces rêves m'ont donné l'impression que je venais de franchir un nouveau palier dans mon chagrin: je pouvais à nouveau désirer quelqu'un d'autre. Même la douleur qui m'accompagne chaque jour m'a semblé comme atténuée. L'illusion d'un renouveau possible...
Pourtant, mon répis n'a été que de courte durée. D'abord parce que, hier soir, la douleur est doucement revenue, comme ça, sans raison particulière, devant un pot de vernis à ongles et un épisode des Experts. Ensuite, parce qu'il y a eu ce matin. Et ce matin est malheureusement la raison réelle de mon retour sur ce blog.
Ce matin, sur ma route pour aller travailler, mon regard a été attiré par une voiture semblable à celle de Pervers Narcissique. Un coup d'oeil sur la plaque m'a confirmé que c'était bien la sienne. Là n'est pas le problème. Le problème est que, cette voiture était garée devant une maison. A 8h du matin, alors qu'il est en congés, Pervers Narcissique dort. Il était donc garé devant une maison dans laquelle il avait certainement passé la nuit. Jusque là, rien d'anormal, il m'a quittée pour une autre, alors j'espère pour eux qu'ils passent, en effet, leurs nuits ensemble.
Pour que ma révélation de ce matin soit claire, il faut que je revienne en arrière, trois semaines avant la rupture pour être précise, sur un événement que je n'ai pas pris la peine de mentionner dans mon dernier post. Je voulais aller à l'essentiel, mais là, un "détail" prend son importance.
Trois semaines avant la rupture, donc, alors que je ne me doutais pas de ce que l'avenir me réservait et que je dormais tranquillement chez moi, un appel m'a réveillée en pleine nuit. Il s'agissait de Voisin Sexy (c'était encore son surnom dans ma tête, à l'époque). Ce soir-là, il était supposé aller boire des verres avec des collègues et probablement rentrer tard. Mais évidemment, comme Voisin Sexy ne choisissait jamais entre boire et conduire, il avait eu un accident sur le chemin du retour et m'appelait pour que je vienne le chercher, son pneu étant crevé et sa roue pliée. Avant d'en venir à ce dernier recours, il avait évidemment essayé de mettre la roue de secours, mais, taux d'alcool aidant, il n'avait jamais pu ouvrir le sous-coffre supposé contenir la dite roue. Soucieux de s'épargner un retour nocturne long et fatigant, il s'était finalement décidé à m'appeler, non sans me faire comprendre à quel point ça l'embêtait. A l'époque, j'avais bêtement pensé que ce qui l'ennuyait tellement, c'était de me réveiller en pleine nuit, pour que je découvre qu'il avait eu un accident en état d'ivresse. Pensez-vous!!!! C'est fou, la naïveté des gens, quand même. Je dois malgré tout avouer que, cette soirée-là m'avait semblé vraiment étrange. Le comportement de Voisin Sexy n'était pas approprié à ce qui venait de se passer. Je "sentais" quelque chose, une anguille sous roche, comme on dit, mais comme à mon habitude, j'avais préféré fermer les yeux et me laisser bercer par ses mensonges, car je les préfèrais à la vérité.
Voilà qui sera donc plus clair. Car, évidemment, la voiture de ce matin était garée... devant la même maison que lorsque je suis allée le récupérer en pleine nuit, lors de ce fameux accident. Alors, pour les moins bien réveillés, ça veut dire que: la nuit où Pervers Narcissique m'a réveillée pour que je vienne le chercher suite à son accident en état (avancé) d'ébriété, il ne revenait pas d'un verre quelconque avec des collègues quelconques, non. Il sortait de chez Elle. Oui, oui, trois semaines avant la rupture. Alors, les plus aguerris se demanderont si je doutais encore de son infidélité. Eh bien, je dois l'avouer: oui. Je le croyais, quand il jurait ses Grands Dieux de ne m'avoir jamais trompée et qu'il avait attendu de me quitter pour "consommer". Je le croyais, parce que quand j'avais fouillé dans son téléphone la nuit de la rupture, je n'avais rien vu qui confirmait quoi que ce soit dans l'autre sens. Alors, certes, ma découverte de ce matin ne change pas grand-chose. Simplement une énième horreur prouvant que ce type est le Diable incarné. Mais ce n'est pas pour autant que ça me soulage. D'abord parce que ça ouvre les portes à tout le reste. Ses vacances en Espagne, ses nombreux voyages d'affaires, ses sorties sans moi... C'est tout cela que je dois remettre en question. J'ai vite fait le calcul: je pourrai demander à faire le test HIV (et autres réjouissances du même ordre) à partir de ma date d'anniversaire. Youpi.
Alors, depuis ce matin, je lutte. Je lutte contre les larmes, je lutte contre l'envie de vomir, je lutte contre mon idée stupide de lui écrire un mail pour lui dire ce que je pense de lui, ou encore de lui envoyer un message à Elle pour de un, l'informer sur le psychopathe avec lequel elle sort, mais aussi de deux, pour lui demander comment, en tant que femme, elle a pu accepter cette place de maîtresse (En même temps, maintenant que je commence un peu à cerner Pervers Narcissique, ai-je encore des doutes sur la tonne de mensonges qu'il a pu inventer me concernant pour ne pas se discréditer aux yeux de sa Belle?), enfin, je lutte aussi contre l'envie d'écrire à sa mère, sa brave maman qui continue à le défendre dans l'adversité. Mais comme me l'a gentiment rappelé Collègue Adorée, qu'est-ce que tout ça m'apporterait, sinon de la souffrance, encore et toujours? Alors je lutte. Je me répète en boucles que j'ai de la chance d'être débarrassée d'un monstre pareil, que je l'ai échappé belle, etc. Oui, je lutte. Mais la douleur, dites, elle s'en va quand?
Camilla