Arf, je m’ai trompée (faute de grammaire volontaire, je précise): tous les hommes ne sont pas des lâches. Bon, pas tout à fait.
La soirée fut bonne, en ce 13 octobre 2011, du moins, intéressante. Mon charmant voisin (oui, oui, c’est toujours le même, il n’y en a qu’un seul de charmant, de toute façon), est venu, comme à son habitude, frapper à ma porte pour me proposer un apéritif chez lui. Alors, oui, comme ça, de l’extérieur, ça peut sembler bizarre. Mais non, c’est tout à fait normal: on est amis avant d’avoir été «amants». Bref. J’ai donc ramené ma fraise dans son appart (je ne sais pas lui dire non. D’après ma psy, je ne sais d’ailleurs pas dire non à grand-monde, mais ça c’est un autre problème). Le vin et les olives aidant, nos langues se sont déliées (pas liées, non non non, Monsieur est fidèle) et j’ai enfin pu lui avouer ce que j’avais sur le cœur depuis mon retour du Maroc. J’ai pu lui dire mon impression d’être une merde, quand après trois longues semaines de vacances l’un sans l’autre, il m’a accueillie avec un bisou sur la joue. J’ai pu lui raconter comment j’avais deviné l’existence de sa nouvelle chérie, d’observations en déductions. Bien sûr, bien sûr, il n’a jamais voulu me blesser. Bien sûr, bien sûr, nous n’avons jamais été un couple. Non. Nous avons juste partagé une «amitié optionnelle», comme il disait. Une «non-relation», comme je l’appelais. Tout ça est vrai. Mais à force de passer toutes mes soirées avec un garçon beau comme un dieu grec, intelligent, cultivé, drôle, attentionné, ambitieux, attachant, j’en passe et des meilleures, j’ai un peu fini par tomber amoureuse, pardonnez ma faiblesse. Tomber amoureuse… comme on tombe malade. Et, j’avoue, j’ai effectivement interprété le moindre de ses gestes et la moindre de ses paroles dans un sens qui me convenait. En même temps, pour moi, quelqu’un qui vous fait l’amour en vous embrassant de la racine des cheveux jusqu’aux orteils (ordre au choix), qui vous offre des orchidées, qui vous présente son père, qui vous demande de dormir avec lui et qui vous colle pendant la nuit, n’est pas ce qu’il y a de plus «détaché». Mais ça doit être mon côté trop traditionnel qui pense comme ça. Je ne dois finalement pas être aussi ouverte d’esprit que je ne le pensais. Bref. Ce n’est pas la nostalgie de démonstrations d’affection perdues qui va faire disparaître Miss Mon-opposé-parfait comme par magie. Donc, j’ai accepté sa version des faits. J’ai cru à ses bonnes intentions tombées à l’eau et je l’ai pardonné. Enfin, je pense. Je ne suis jamais certaine de savoir ce que je ressens et ce que je DOIS ressentir quand je pardonne. Mais il me semble que le sentiment d’apaisement qui m’a traversée après notre conversation est un bon signe en ce sens. Je reste donc optimiste quant à la possibilité que nous puissions rester amis. Amen.
Autre preuve de bravoure et de respect masculin de la soirée: mon Inconnu de Meetic. Finalement, après de longues tergiversations et prises de conseils à gauche et à droite, j’avais décidé de ne pas réagir à son silence (suite à l’avis aiguisé de mon voisin, particulièrement). Le résultat ne s’est pas fait attendre: vous avez un nouveau message. Bon, d’accord, sur Facebook, ça ne dit pas ça, mais c’est pour imager. Sous une excuse certes peu originale (il part vivre en Allemagne pendant plus d’un an), il préfère ne pas me rencontrer si c’est pour devoir me quitter si vite. Mouais. Pas faux, mais on connait tous les deux, depuis notre premier contact, cette invariable de l’équation et ça ne nous a pas gêné jusque là. De plus, je suis encore loin de le demander en mariage (vérification préalable importante: est-ce bien lui le canon sur sa photo? Si oui, je veux même bien lui faire des enfants. Euh… Non, peut-être pas, quand même.). Bref. Un peu vexée, mais rassurée quant à la bonne éducation qu’il semble avoir reçue, je me sens rassérénée de ce côté-là aussi. Certes, toujours seule, mais apaisée. C’est un bon début.
Camilla